Le krach climatique : Bruno Colmant alerte sur l’effondrement économique lié aux inondations
Depuis plusieurs années, les catastrophes climatiques se multiplient à travers le monde. Parmi elles, les inondations s’imposent comme l’une des menaces les plus fréquentes et dévastatrices pour nos territoires. En Belgique, où les inondations de juillet 2021 ont marqué les mémoires, les effets du réchauffement climatique sont tangibles. Mais au-delà des drames humains, un danger plus insidieux se profile : l’effondrement économique. C’est ce que dénonce avec force l’économiste belge Bruno Colmant dans son article à paraître dans Trends-Tendances le 30 juin 2025, intitulé : « Vous aimez les crises financières ? Vous adorerez le krach du climat ».
Un climat qui se dérègle… et une économie qui vacille
Selon Bruno Colmant, professeur d’économie à l’UCLouvain et à l’ULB, nous ne sommes pas seulement confrontés à une crise climatique, mais à une véritable crise systémique. Les inondations, les tempêtes et les canicules deviennent des phénomènes récurrents, qui menacent directement la stabilité économique mondiale.
Il estime que si rien n’est fait, les pertes économiques dues au changement climatique pourraient atteindre entre 5 et 20 % du PIB mondial par an d’ici la fin du siècle. Un chiffre vertigineux qui équivaut, selon lui, à un véritable krach du climat, comparable voire pire que celui de 2008.
Les inondations : un symptôme alarmant du déséquilibre climatique
L’Europe et particulièrement la Belgique sont désormais régulièrement touchées par des inondations destructrices. Le drame de juillet 2021 a causé la mort de 39 personnes et détruit des milliers d’habitants et d’entreprises. Les coûts économiques ont été évalués à plus de 2 milliards d’euros rien qu’en Wallonie.
Ce type d’événement, auparavant exceptionnel, devient épisodique. En 2024 et 2025, plusieurs autres crues ont affecté des régions comme Namur, Liège et le Brabant wallon, mettant à mal les réseaux d’assurance, les infrastructures publiques et l’immobilier résidentiel.
Un risque financier systémique
Bruno Colmant prévient : les conséquences du réchauffement climatique ne se limitent pas à des sinistres ponctuels. Elles peuvent entraîner une crise financière globale. Pourquoi ?
- Les assureurs ne suivent plus : Les compagnies d’assurance ne parviennent plus à couvrir les pertes liées aux catastrophes naturelles. Certaines zones deviennent progressivement non assurables.
- Les banques sont exposées : Les actifs immobiliers (maisons, bâtiments, entreprises) perdent de la valeur dans les zones inondables. Cela menace la solidité des prêts hypothécaires.
- Les États surendettés : Les interventions publiques coûteuses (reconstruction, indemnisations, relocalisations) pèsent lourdement sur les finances publiques.
En somme, les inondations sont le déclencheur potentiel d’une déstabilisation financière mondiale.
Le capitalisme peut-il survivre au climat ?
Colmant est formel : le capitalisme déréglementé actuel est inadapté à la crise climatique. Il prône un changement profond de paradigme économique. Pour lui, il faut :
- Mettre en place une comptabilité environnementale obligatoire : toute entreprise devrait comptabiliser ses impacts sur l’environnement (bilan carbone, pollution, atteintes à la biodiversité).
- Conditionner la rentabilité à la durabilité : une entreprise qui nuit à l’écosystème devrait payer des taxes écologiques.
- Taxer les externalités négatives : les industries polluantes doivent financer les mesures d’adaptation (digues, batardeaux, protection des zones sensibles).
Planifier l’avenir : gouverner comme des ingénieurs
Dans un autre article publié en 2024, Bruno Colmant dénonce la gestion politique poétique et propose de « gouverner comme des ingénieurs ». Il appelle à une planification écologique structurée, basée sur :
- la donnée scientifique,
- la modélisation des risques, et
- la régulation des marchés.
La crise climatique, selon lui, ne peut être laissée aux seules forces du marché. Elle exige une réponse coordonnée, publique, à long terme.
Quelle réponse en Belgique ?
En Belgique, plusieurs réformes sont en cours, mais restent insuffisantes. Les régions sinistrées manquent encore de solutions durables. Des entreprises comme Vertu Protect, actives dans la fabrication de batardeaux anti-inondation sur mesure, participent à cet effort d’adaptation.
Face au manque d’anticipation des pouvoirs publics, ces initiatives locales représentent une résilience par le bas. Mais elles doivent être soutenues par des politiques nationales ambitieuses.
Conclusion : écouter les signaux faibles avant le choc
Bruno Colmant ne joue pas au prophète de malheur. Il observe, analyse et alerte. Le krach climatique n’est pas une fiction : il se construit sous nos yeux, inondation après inondation, tempête après tempête.
Anticiper ce choc, c’est repenser notre économie, revoir notre manière de produire, d’assurer, d’habiter. C’est aussi, à l’échelle locale, installer des protections efficaces et soutenir les entreprises qui proposent des solutions concrètes.
Vertu Protect fait partie de ces acteurs qui, jour après jour, contribuent à rendre nos territoires plus résilients. Mais sans une réforme structurelle de notre modèle économique, le choc climatique risque fort de devenir un krach inévitable.
Sources principales :
- Trends-Tendances, 30 juin 2025, « Vous aimez les crises financières ? Vous adorerez le krach du climat » – Bruno Colmant
- RTBF, « Bruno Colmant : Une partie de la rentabilité des entreprises devra être utilisée pour la transition climatique », 2025
- Wikipedia, page Bruno Colmant
- Chiffres SPF Intérieur / Wallonie sur les inondations de 2021
